Mon beau sapin, roi des forêts ♫ Vous entendez cette douce mélodie annonçant le grand retour de l’arbre de Noël ?! Incontournable en cette saison, le sapin est un élément central pour faire vivre la magie de Noël, et ce, pour plus de 20 millions de foyers français.
Sa tradition, qu’elle qu’en soit son origine, s’est en effet répandue au fil des siècles dans de nombreuses régions du monde. Et désormais, chaque année, des millions de familles décorent des sapins pour célébrer les fêtes de fin d’année. Mais quel est l’impact environnemental de notre cher sapin de Noël ? Existe-t-il réellement un sapin de Noël écologique ? Je réponds à toutes vos questions !
Le sapin de Noël naturel, pas si écologique que ça
Saviez-vous que derrière le terme « sapin » se cache en réalité différentes espèces d’arbres conifères caractérisées par leurs aiguilles persistantes et leurs cônes dressés ? Et parmi ces espèces, certaines sont devenues incontournables pour les fêtes de fin d’année. C’est le cas du sapin baumier, du sapin épicéa, du sapin de Nordmann ou encore du sapin de Douglas, très appréciés pour leur esthétisme et leur capacité à supporter les décorations de Noël.
6 millions de sapins naturels sont vendus en France chaque année selon l’Association Française
du Sapin de Noël Naturel (AFSNN).
En France, les sapins de Noël proviennent principalement de plantations locales (Morvan, Vosges, Jura, Landes, Auvergne, etc.), bien que certains soient directement importés d’Allemagne et de Scandinavie.
Contrairement à ce que l’on pense, ces sapins ne sont que très rarement responsables de déforestation puisque des plantations leur sont spécifiquement dédiées. Après plusieurs années à pousser, les sapins sont coupés puis immédiatement remplacés, ce qui n’implique donc pas de détruire les forêts naturelles. De plus, les sapins sont généralement plantés sur des terres inutilisées où d’autres formes d’agriculture seraient moins viables.
Il est vrai que la culture de sapins a l’avantage de stabiliser les sols et de réguler l’eau, limitant ainsi le risque de glissement de terrains et d’inondation. Malheureusement, tous ces effets positifs ne font pas le poids face aux répercussions négatives engendrées par la pratique de la monoculture et l’utilisation massive de pesticides.
Le fléau de la monoculture de sapins de Noël
La monoculture, comme son nom l’indique, consiste à cultiver une seule espèce de plante sur une grande étendue de terre. Cette pratique agricole, très intéressante en termes de production et de commercialisation à grande échelle, est pourtant un désastre pour l’environnement.
- Les plantations de monocultures sont plus vulnérables aux maladies et aux ravageurs. Dès qu’un problème de santé affecte l’espèce cultivée, celui-ci peut se propager rapidement dans toute la plantation. Cela peut entraîner des épidémies et des pertes importantes de récolte.
- La monoculture peut conduire à l’appauvrissement des sols. Quand une seule espèce d’arbre exploite les mêmes nutriments du sol, et ce, de manière répétée, la fertilité du sol diminue. Il est alors nécessaire d’utiliser de l’engrais de façon intensive pour compenser.
- La culture d’une seule espèce mène souvent à une perte de biodiversité. Les plantes, les animaux et les microorganismes dépendent de la variété naturelle des écosystèmes. Sans cette variété, la diversité biologique diminue automatiquement.
- Les plantations de monocultures peuvent présenter un risque accru d’incendie. Les sapins, présentent en grande quantité et à proximité les uns des autres, peuvent agir comme un combustible et favoriser la propagation rapide des flammes en cas d’incendie.
Selon l’Association Française du Sapin de Noël naturel (AFSNN), certains producteurs français font de l’interculture. C’est-à-dire qu’ils cultivent d’autres plantes (céréales ou engrais verts) entre la récolte des sapins et les semis de la prochaine culture afin de refertiliser les sols. Mais cette pratique est encore trop rare aujourd’hui.
85% des sapins de Noël conventionnels sont contaminés
À l’occasion des fêtes de fin d’année 2022, l’association Agir pour l’Environnement a fait analysé 17 sapins de Noël naturels (13 conventionnels et 4 labellisés bio). Les analyses ont révélé que 11 des 13 sapins conventionnels étaient contaminés par les pesticides, alors même que certains comportaient une mention « culture respectueuse de l’environnement ». Et 13 pesticides différents ont été identifiés, certains classés parmi les plus toxiques comme le célèbre glyphosate ! Aucune trace de pesticides n’a été trouvé chez les sapins bio.
En France, 1% des sapins de Noël naturels seulement sont cultivés en bio (seule production respectueuse de l’environnement).
Dans cette enquête, on apprend qu’un sapin peut recevoir jusqu’à 10 traitements phytosanitaires (herbicide, insecticide, fongicide) par an. Tous ces produits chimiques polluent durablement l’air, l’eau et les nappes phréatiques, impactant autant la santé humaine que l’environnement Alors, quand on sait qu’un sapin de Noël est vendu après avoir été cultivé pendant 6 à 10 ans, cela fait froid dans le dos !
Une fin de vie peu reluisante
Une grande partie des arbres de Noël finissent à l’incinérateur. Pendant leur croissance, ces arbres ont absorbé le dioxyde de carbone de l’atmosphère, aidant ainsi à atténuer les effets du changement climatique. Mais ces bienfaits s’annulent dès lors que les sapins sont incinérés puisqu’ils libèrent du CO2, contribuant finalement à la pollution atmosphérique.
On pourrait croire que recycler ou composter son sapin de Noël est une bonne solution, mais étant donné la contamination aux pesticides de la majorité de ces arbres, cela ne vaut pas mieux. D’autant plus que de nombreuses personnes vaporisent leur sapin naturel de neige artificielle rendant le recyclage difficile et le compostage impossible.
5 conseils pour choisir un sapin naturel le plus écologique possible
- Opter pour un sapin labellisé « Agriculture Biologique » (AB)
- Se tourner vers un sapin labellisé « Fleurs de France » qui garantit l’origine française de l’arbre
- Ne pas floquer son sapin
- Choisir un petit sapin, plus rapide à cultiver et avec un bilan carbone lié au transport moins lourd
Acheter un sapin en pot, fausse bonne idée ?
Un sapin de Noël en pot est avant tout un sapin naturel. Les inconvénients cités précédemment (monoculture et pesticides) sont donc également valables pour le sapin en pot.
L’objectif de cet arbre de Noël est d’être replanté chaque année. Malheureusement, seulement 1/3 des sapins en pot sont replantés après les fêtes. Cela s’explique par le fait qu’un arbre de Noël n’est pas adapté aux températures de nos intérieurs, qui peuvent affecter sa santé et sa survie une fois replanté à l’extérieur.
Quelques recommandations pour pouvoir replanter son sapin en pot
- Limiter le temps qu’il passe à l’intérieur (quelques jours seulement pendant la période des fêtes)
- Maintenir un arrosage adéquat
- Le placer dans un endroit frais, loin des sources de chaleur
- Après les fêtes, le replanter rapidement à l’extérieur pour maximiser ses chances de survie
Le sapin de Noël artificiel, une catastrophe environnementale
En France, le sapin de Noël artificiel fait de moins en mois d’adeptes et ce n’est pas une mauvaise nouvelle. En théorie, il a de quoi plaire, puisqu’il est réutilisable et facile d’entretien. Mais dans la pratique, c’est une autre histoire !
Le sapin en plastique, c’est pas fantastique
Le plastique est une matière dérivée du pétrole. Pour fabriquer un sapin de Noël artificiel, il est nécessaire d’extraire, de raffiner et de transformer du pétrole, une ressource non renouvelable, en polymères plastiques, ce qui contribue à la pollution de l’eau et de l’air et génère bien souvent des déchets toxiques. Afin de répondre aux exigences des consommateurices, de nombreuses substances chimiques sont ensuite utilisées pour la production du sapin, tels que des stabilisants, des colorants et des assouplissants. Sans oublier l’utilisation d’une quantité significative d’énergie fossile tout au long de ce processus de fabrication.
Mon beau sapin qui vient de très très loin
Il faut savoir que la majorité des sapins artificiels que l’on achète en France viennent d’Asie. De l’usine de production jusqu’à notre foyer, plusieurs moyens de transport sont donc nécessaires pour les acheminer (navires, avions, camions, voitures). Et pour fonctionner, ces moyens de transport brûlent énormément de carburants fossiles, qui émettent beaucoup de dioxyde de carbone et d’autres polluants atmosphériques, responsables des changements climatiques.
De plus, la fabrication à l’autre bout du monde des sapins de Noël en plastique peut avoir un impact social négatif, notamment dans les pays où la main-d’œuvre est moins chère. Les travailleurs impliqués tout au long de la chaîne de production (extraction du pétrole, fabrication des sapins, transport, etc.) ne bénéficient pas toujours de bonnes conditions de travail.
Les sapins artificiels ne meurent jamais vraiment
Contrairement au sapin naturel, le sapin en plastique n’est pas biodégradable, il ne peut donc pas se décomposer naturellement dans l’environnement. Compte tenu de sa composition, il ne peut pas non plus être recyclé. Seule option pour le sapin de Noël artificiel : la déchèterie.
Une fois à la décharge, les sapins en plastique continuent de polluer les sols jusqu’à ce qu’ils soient incinérés, un processus pendant lequel ils viendront alors polluer l’atmosphère et libérer du gaz à effet de serre.
Vous l’aurez compris, le cycle de vie d’un sapin de Noël artificiel a des répercussions environnementales significatives. Et pour couronner le tout, les substances toxiques utilisées et émises lors de sa production, de son transport et de son élimination peuvent avoir des effets néfastes sur la santé humaine et animale.
Selon l’ADEME, pour compenser les impacts du sapin artificiel liés à sa fabrication et son cheminement, il faudrait le garder au moins 20 ans ! Or, les Français.es le conservent en moyenne un peu moins de 8 ans.
5 conseils pour choisir un sapin de Noël artificiel tout en limitant son impact environnemental
- Choisir un sapin de Noël de bonne qualité et le conserver à l’abri de la poussière dans un endroit sec
- Privilégier un sapin sans neige artificielle
- Éviter les sapins avec des guirlandes lumineuses intégrées
- Acheter votre sapin d’occasion
- Le réutiliser pendant minimum 20 ans
Le sapin de Noël en bois ou en métal, une alternative plus durable
Aujourd’hui, il est possible de se passer des arbres de Noël traditionnels, qu’ils soient naturels ou en plastique, grâce aux sapins alternatifs en bois et en métal !
Ces sapins se présentent sous diverses formes et sont de plus en plus accessibles (physiquement et financièrement). Ils ont l’avantage d’être plus respectueux de l’environnement que les sapins conventionnels grâce à leur structure solide et leur composition qui leur permettent d’être réutilisés pendant des années puis recyclés.
Néanmoins, les sapins de Noël prêts à l’emploi ne sont pas exempts d’impact écologique car leur production et leur transport nécessitent tout de même des ressources et génèrent des émissions de carbone.
Notez que la fabrication de sapins en bois peut également contribuer à l’exploitation forestière s’il n’y a pas de gestion durable des forêts dont est issu le bois.
Ce qu’il faut retenir c’est que l’impact écologique des sapins de Noël en bois ou en métal est généralement compensé par leur longue durée de vie et leur réutilisation dans la mesure où leur fabrication est la plus locale et responsable possible.
3 conseils pour choisir un sapin de Noël réutilisable en bois ou en métal
- Acheter un sapin fabriqué en France (ou au moins en Europe)
- Privilégier un sapin fait par un artisan
- Choisir un sapin en bois certifié FSC ou un sapin en métal créé majoritairement à base de matériaux recyclés
Fabriquer son propre sapin de Noël, la solution la plus écolo
En fabriquant son propre sapin, on peut utiliser au maximum des matériaux durables et réutilisables, ce qui permet de faire baisser la demande de ressources naturelles nécessaires à la production d’un sapin de Noël neuf et d’éviter la création de nouveaux déchets. Faire avec ce qu’on a déjà sera toujours la meilleure option pour la planète !
Au-delà de l’aspect environnemental, faire son propre sapin de Noël est également économique et permet de laisser libre cours à sa créativité. C’est aussi une activité parfaitement accessible aux enfants, de quoi passer de bons moments en famille et de se créer plein de souvenirs !
D’autres idées de sapin de Noël à faire soi-même
Mais alors, quel sapin de Noël choisir ?
Comme vous pouvez le voir, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte pour bien choisir son arbre de Noël. Fabriquer son propre sapin est de loin la solution la plus écologique, mais je sais que tout le monde n’a pas envie de se passer d’un sapin traditionnel (moi la première). C’est pourquoi, je vous ai délivré à chaque fois des conseils pour limiter votre impact environnemental au moment de faire l’acquisition de votre sapin, que celui-ci soit naturel, artificiel ou alternatif !
En toute transparence, sachez que le sapin (et les décorations) ne représentent que 2% des émissions de gaz à effet de serre des fêtes de fin d’année, alors même que les cadeaux de Noël représentent 57% de ces émissions (Les impacts environnementaux des fêtes de fin d’année de l’ADEME).
Pour quel sapin de Noël allez-vous opter cette année ?
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