Depuis le 1er janvier 2024, les animaleries n’ont plus le droit de vendre des chiens et des chats. Cette loi, promulguée le 30 novembre 2021, vise à lutter contre la maltraitance animale en réduisant le risque d’achats compulsifs et donc d’abandons..
En 2023, près de 45000 animaux ont été abandonnés selon la SPA.
Qu’en est-il des autres points de vente ? Les élevages d’animaux participent de la même façon que les animaleries au risque d’abandons. Pourtant acheter un animal dans un élevage est aujourd’hui toujours légal. Il est également encore possible d’acheter des animaux sur internet. Quant aux NAC (lapins, rongeurs, poissons, oiseaux et reptiles), pour eux rien ne change. Ils peuvent continuer à être vendus aussi bien en animalerie qu’en élevage ou sur internet.
SOMMAIRE
- Qu’est-ce qui pousse les gens à acheter plutôt qu’à adopter un animal ?
- Considérer les animaux comme une marchandise favorise la maltraitance animale
- L’augmentation des animaux d’élevage mène à la surpopulation des refuges
- La vente d’animaux domestiques encourage le commerce illégal d’animaux sauvages
- Acheter des animaux d’élevage, c’est soutenir des pratiques irresponsables
- Tout ce qu’il faut savoir avant d’adopter un animal
- Les préjugés sur les refuges
Qu’est-ce qui pousse les gens à acheter un animal ?
- La préférence esthétique et/ou comportementale. Certaines personnes ont des préférences spécifiques en termes de race, de taille ou de caractéristiques physiques chez un animal. Ils peuvent donc être plus enclins à trouver ces caractéristiques chez des éleveurs.
- Des caractéristiques qui permettent à l’animal d’être plus ou moins prédisposé à exercer certaines activités. Les personnes qui veulent un animal pour faire des compétitions, pour la chasse ou pour un travail particulier ont plus de chance de se tourner vers les animaux d’élevage.
- La connaissance de l’historique génétique de l’animal. C’est un fait, l’achat chez un éleveur offre la possibilité de connaître l’historique génétique des parents de l’animal, ce qui peut permettre de prévoir ses caractéristiques comportementales et physiques.
- La disponibilité de jeunes animaux. On retrouve plus facilement des chatons et des chiots dans les élevages. Si on les préfère aux animaux plus âgés, c’est généralement parce qu’ils sont considérés comme « plus mignons ». Certaines personnes souhaitent également pouvoir élever un animal dès son plus jeune âge pour modeler son comportement.
La vraie raison pour laquelle on achète un animal
L’égoïsme. Voilà, c’est dit.
Acheter un animal plutôt que de l’adopter, c’est assouvir une envie sans penser aux conséquences. C’est penser que la mission des animaux est de nous divertir, nous réconforter, nous sécuriser… Bref, qu’ils naissent pour notre propre plaisir ou celui de nos enfants.
C’est la seule et unique raison et celleux qui disent le contraire mentent ou se mentent peut-être à elleux-mêmes.
Si la décision de prendre un animal peut être motivée par diverses raisons tout à fait légitimes (solitude et amour des animaux entre autres), il ne faut pas oublier qu’elle doit contribuer avant tout au bien-être animal et non à notre petit confort personnel.
Considérer les animaux comme un bien de consommation favorise la maltraitance animale
Saviez-vous que les animaux possèdent un système nerveux et ressentent de nombreuses émotions ? Douleur, plaisir, tristesse, bonheur et bien d’autres ! Ils sont également capables de résoudre des problèmes, d’apprendre ou encore de tisser des liens sociaux, ce qui montre qu’ils ont une certaine forme de conscience et de connaissance. Cela ne vous rappelle pas une autre espèce ?
Tout comme pour les humains, les comportements cruels envers les animaux entraînent inévitablement des conséquences néfastes sur leur bien-être et leur santé.
À partir du moment où l’on considère les animaux comme des marchandises et non plus comme des êtres vivants sensibles et conscients, il est malheureusement facile de sacrifier leur bien-être et leur dignité. Ils deviennent alors de simples produits à exploiter, que ce soit à des fins de divertissement, de recherche ou de production. Cela conduit à toutes sortes de maltraitance : abandon, négligence, mauvais traitements.
En traitant les animaux comme des biens de consommation, on les prive donc de leur statut d’êtres sensibles dotés de besoins, de sentiments et de droits, ce qui peut entraîner une véritable indifférence envers la souffrance animale.
L’augmentation des animaux d’élevage mène à la surpopulation des refuges
Chaque année en France, des centaines d’animaux sont abandonnés et finissent au mieux en refuge, au pire, à la rue. Ces abandons sont motivés par plusieurs raisons : changement de situation familiale, difficultés financières, incapacité à s’occuper de l’animal.
Certaines personnes finissent aussi par rejeter leur animal de compagnie lorsque celui-ci ne correspond pas à leurs attentes ou parce qu’il n’est plus assez tendance. Oui, vous avez bien lu, il existe des tendances sur ce marché. Majoritairement influencées par les médias, les célébrités, les réseaux sociaux ou encore les séries télévisées, ces tendances, ce sont surtout les élevages qui en profitent.
Par exemple depuis le début de la série Game of Thrones, le nombre d’adoption de huskies a considérablement augmenté. Ce qui a inévitablement entraîné par la suite de nombreux abandons. Selon l’association de défense des animaux Peta, on parle de 700% d’abandons supplémentaires de cette race de chien en Angleterre et aux États-Unis !
Les refuges étant déjà saturés, produire des animaux d’élevage qui sont susceptibles d’être abandonnés par les particuliers ou les élevages eux-mêmes lorsqu’ils n’arrivent pas à les vendre est un non sens.
Le commerce d’animaux domestiques encourage le commerce illégal d’animaux sauvages
Certaines personnes sont attirées par des animaux de compagnie exotiques et rares, créant ainsi une forte demande. Les animaux sauvages étant souvent plus rentables que les espèces domestiques, certains trafiquants n’hésitent donc pas à s’engager dans des activités illégales pour capturer et vendre ces animaux. Si ces trafiquants arrivent à leurs fins, c’est en partie parce que les réseaux impliqués dans le commerce d’espèces domestiques sont en mesure de leur fournir les voies et les moyens nécessaires.
Le commerce légal d’animaux domestiques exotiques participe ainsi à normaliser et dédramatiser la possession des animaux sauvages dont le commerce est pourtant illégal. Un commerce qui a des conséquences graves sur la biodiversité : disparition de certaines espèces, dégradation des écosystèmes et propagation de maladies.
Acheter des animaux d’élevage, c’est soutenir des pratiques irresponsables
L’achat d’animaux chez des éleveurs contribue à soutenir des pratiques irresponsables, telles que la surproduction, la négligence des conditions de vie des animaux ou encore la reproduction sélective poussée à l’extrême.
N’oublions pas que la priorité des éleveurs est de faire du profit. Pour ce faire, certains produisent un grand nombre d’animaux, ce qui entraîne une surpopulation d’animaux de compagnie. Ces animaux vivent souvent dans des espaces confinés et ne reçoivent pas toujours les soins appropriés, ce qui impacte directement leur bien-être et leur comportement.
Les plus cruels peuvent même aller jusqu’à faire reproduire des animaux sans se soucier de la génétique (ou en ayant conscience de troubles héréditaires), ce qui peut conduire à de graves problèmes de santé.
Il existe plusieurs types d’élevages et il est vrai que certains sont particulièrement problématiques (usines à chiots, élevages intensifs et fermes d’élevage intensif). Mais, tous les élevages, même ceux qui se disent « éthiques » participent à cette maltraitance animale, ne serait-ce que pour les raisons citées plus haut (surpopulation des refuges et commerce illégal d’animaux sauvages).
Tout ce qu’il faut savoir avant d’adopter un animal
Comme nous l’avons vu plus haut, les animaux sont des êtres dotés de sensibilité et d’intelligence. En ce sens, on est en droit de se demander s’il est moral d’adopter un animal domestique, plus ou moins sans son consentement. Le débat est complexe mais penche généralement en faveur de l’adoption.
Il est important de reconnaître que ces espèces ont subi des transformations considérables depuis leur domestication, les rendant plus vulnérables. Ces animaux sont aujourd’hui moins aptes à survivre dans la nature, ce qui les rend dépendants des humains pour la nourriture et les soins notamment. De plus, au-delà de leurs besoins essentiels, ils ont développé des relations affectives avec les humains, ce qui les pousse à rechercher notre compagnie.
Adopter, oui, mais pas n’importe comment ! Il faut s’assurer d’être prêt.e à assumer la responsabilité d’un être vivant.
7 questions à se poser avant d’adopter un animal
- Pourquoi souhaitez-vous adopter un animal ? L’objectif est de savoir si votre envie d’adopter est fondée ou s’il s’agit de quelque chose de passager, de compulsif voire de capricieux. Je vous conseille de prendre quelques mois pour réfléchir avant de passer le cap de l’adoption, pour voir si vous changez d’avis ou non.
- Avez-vous le temps nécessaire pour vous occuper d’un animal ? Même si certaines espèces sont plus indépendantes que d’autres, tous les animaux nécessitent du temps et de l’attention quotidienne pour leur nourriture, leur exercice, leur toilettage et leur socialisation.
- Pouvez-vous vous permettre financièrement d’adopter un animal ? Les coûts associés à la nourriture, aux soins vétérinaires (y compris les urgences), aux fournitures, à la garde en cas d’absence ou encore aux spécialistes de l’éducation et du comportement animalier peuvent être considérables.
- Avez-vous l’espace adéquat pour accueillir un animal ? Assurez-vous que votre logement est adapté à la taille et aux besoins de l’animal que vous envisagez d’adopter.
- Quel type d’animal correspond le mieux à votre mode de vie ? Tenez compte de votre niveau d’activité et de votre disponibilité pour choisir l’espèce et la race d’animal qui conviennent le mieux à votre style de vie. Il est bon de rappeler par exemple qu’un chien a besoin de sortir plusieurs fois par jour se promener, même s’il dispose d’une grande maison et d’un grand jardin.
- Pensez-vous pouvoir assumer les responsabilités qu’implique la charge d’un animal ? Cela inclut l’éducation, la socialisation, la gestion du comportement, l’accompagnement médical (et hygiénique parfois), l’entretien de son espace de vie et l’investissement émotionnel.
- Êtes-vous prêt.e à vous engager à long terme ? L’adoption d’un animal est un engagement durable. Il est donc important de savoir si vous êtes prêt.e à prendre soin d’un animal tout au long de sa vie même si la vôtre change (arrivée d’un enfant par exemple).
En répondant honnêtement à ces questions, vous pourrez déterminer facilement si vous êtes en mesure d’offrir une vie heureuse et épanouie à un animal domestique.
4 préjugés sur les refuges
1. Les animaux de refuges ont des problèmes de comportement
Beaucoup de personnes pensent que les animaux placés en refuge le sont à cause de leur comportement fougueux ou dangereux. Mais ces animaux ne présentent pas plus de problèmes de comportements qu’ailleurs. La plupart des animaux dans les refuges sont simplement des animaux abandonnés ou perdus.
2. Les refuges ne proposent que des animaux de races mélangées
On retrouve de nombreuses races d’animaux dans les refuges, y compris des races pures. Ces animaux sont d’ailleurs bien souvent des animaux issus d’élevage qui ont été abandonnés.
3. Les animaux des refuges sont vieux
Il est vrai que les personnes adoptent moins facilement un animal de compagnie âgé et qu’on en retrouve donc souvent dans les refuges. Mais ces refuges accueillent également des animaux très jeunes car de nombreuses personnes ne font pas stériliser leurs animaux de compagnie. La non stérilisation entraîne de nombreuses portées de jeunes animaux qui seront abandonnés et qui finiront donc dans des refuges (ou à la rue).
4. Les refuges sont des endroits horribles
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les refuges offrent généralement un environnement chaleureux et accueillant pour les animaux en attente d’adoption et sont loin d’être tristes et déprimants.
En réalité, les refuges donnent une chance de trouver un foyer aimant à de nombreux animaux qui en ont besoin, et sont souvent des endroits remplis d’espoir et de bonheur pour les animaux et les adoptants potentiels. Alors n’oubliez pas, ADOPT DON’T SHOP !
N’hésitez pas à écrire en commentaire le nom et le numéro de département des refuges près de chez vous. Et si vous avez trouvé cet article utile, partagez-le à votre entourage !
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