L’absence de désir chez la femme, c’est quelque chose d’assez courant. On connaît toutes des femmes dans notre entourage qui l’ont expérimenté. Pourtant, il existe de nombreuses idées reçues, de malentendus et surtout d’injonctions autour de ce phénomène.

Aujourd’hui je vous propose de debunker ces clichés et de voir quelles sont les véritables causes d’une baisse de libido pour mieux la gérer !

3 clichés sur l’absence de désir chez la femme

1. Les femmes auraient par nature moins d’appétit sexuel que les hommes

Ce cliché n’est ni plus ni moins que le fruit de siècles de méconnaissance et de répression sociale et culturelle de la sexualité féminine, qui a étouffé leur désir.

En effet, alors que l’expression de la sexualité des hommes était encouragée et valorisée, celle des femmes a souvent été réprimée et méprisée.

Aujourd’hui, même si la sexualité féminine est plus libérée (merci les féministes), les médias et la culture populaire continuent de renforcer ce stéréotype de genre à travers des images et des récits qui présentent souvent les hommes comme les instigateurs du désir sexuel et les femmes comme étant simplement réactives voire passives.

Et la biologie dans tout ça ?

Il est vrai que physiologiquement, les hommes et les femmes peuvent exprimer leur désir de manière différente. La réponse sexuelle chez les hommes est généralement plus directe, visible et rapide (l’érection en est une preuve), tandis que chez les femmes, elle est plus souvent graduelle et subtile.

Si on s’attarde ensuite sur les hormones, il est clair que la testostérone, présente en plus grande quantité chez l’homme que chez la femme, contribue au maintien du désir sexuel. Cependant, d’autres hormones, comme les œstrogènes, dont le niveau est élevé chez la femme, jouent également un rôle crucial en influençant la sensibilité et la réponse sexuelle (le clitoris qui gonfle, la lubrification du vagin, la montée de la température corporelle, etc.). C’est pourquoi, certaines femmes peuvent ressentir un désir accru autour de l’ovulation en raison de ces changements hormonaux.

En conclusion, dire qu’il existe une différence fondamentale de désir sexuel entre les hommes et les femmes d’un point de vue biologique est une erreur ! Car, bien que les hommes et les femmes présentent des différences hormonales et physiologiques qui influencent leur désir sexuel, la libido est le résultat d’une interaction complexe entre facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et culturels.

2. Les femmes feraient preuve d’égoïsme en négligeant les besoins de leur partenaire

Ce cliché repose une nouvelle fois sur des standards traditionnels et des attentes sociales qui attribuent aux femmes la responsabilité principale de la satisfaction des besoins sexuels dans une relation. Derrière cette idée reçue se cache en réalité une injonction bien connue, celle du « devoir conjugal ». Ça vous dit quelque chose ?

La notion de « devoir conjugal », qu’elle se base sur des interprétations religieuses ou des normes juridiques historiques, a été conçue pour réguler les relations sexuelles dans le cadre du mariage. Dans de nombreuses cultures, le devoir conjugal était alors considéré comme une responsabilité légale et morale.

Malheureusement, des traces de cette pensée obsolète et problématique persistent encore aujourd’hui, que ce soit dans certaines conceptions culturelles du mariage ou plus largement dans les attitudes sociétales vis-à-vis des relations sexuelles. Certains hommes le formulent carrément dans leurs vœux de mariage (quelle horreur !).

3. Les femmes seraient dysfonctionnelles si leur désir ne s’aligne pas sur celui de leur partenaire

Une autre idée reçue assez répandue est que les femmes sont considérées comme anormales si leur désir ne correspond pas à celui des hommes (déjà qu’on nous prend pour des hystériques et des manipulatrices !). Cette idée suppose qu’il existerait une norme du désir sexuel basée exclusivement sur le désir masculin qui devrait s’appliquer uniformément à tous les individus.

Il n’est pas étonnant que les standards sexuels aient été définis selon des critères masculins puisque nous vivons dans une société patriarcale où les hommes ont historiquement imposé leur domination dans des domaines clés tels que la religion, la politique, et les sciences. En tant que principaux décideurs dans ces institutions, ils n’ont eu aucun mal à établir des normes qui reflètent leurs propres expériences et perspectives.

Pourtant, chaque personne a son propre rythme, ses propres besoins et ses propres envies, qui peuvent varier indépendamment de ceux de son partenaire. Dès lors qu’on impose une norme sexuelle, on néglige forcément les réalités de la vie quotidienne et les dynamiques uniques de chaque relation.

injonctions sexualite feminine

Des injonctions contradictoires avec de lourdes conséquences

Aujourd’hui, les femmes sont sommées de répondre à des attentes irréalistes véhiculées par les médias, la pornographie et les normes sociales, où elles doivent toujours être disponibles, désireuses et performantes tout en étant sévèrement jugées lorsqu’elles ne se conforment pas à ces idéaux ou lorsque, paradoxalement, elles s’y conforment trop.

Tantôt trop passives, tantôt trop entreprenantes, les femmes vivent leur sexualité sous un prisme déformé par les exigences contradictoires de notre société patriarcale.

Ces clichés et ces injonctions, en plus d’ignorer les besoins des femmes, alimentent la culture du viol en normalisant la pression exercée sur les femmes pour qu’elles se soumettent à des rapports intimes et en minimisant voire en invisibilisant les abus sexuels.

Rappelons qu’en matière d’intimité, la seule notion essentielle à retenir est le consentement !

Le consentement sexuel

Le consentement est un principe fondamental qui repose sur l’idée que chaque personne a le droit de donner ou de retirer son accord avant ou pendant une activité sexuelle. Un consentement éclairé et libre est crucial pour prévenir les agressions sexuelles et les viols. Il aide à établir des relations sexuelles saines basées sur le respect et la compréhension mutuelle (et puis le consentement c’est sexy !).

Les caractéristiques du consentement

  • Accord volontaire : le consentement doit être donné librement.
  • Capacité à consentir : chaque personne doit être capable de comprendre la nature de l’activité sexuelle à laquelle elle consent.
  • Clarté : le consentement doit être exprimé clairement à l’oral ou via des actions explicites.
  • Mutualité : le consentement doit être validé par toutes les personnes impliquées dans l’activité sexuelle.
  • Spécificité : consentir à une activité sexuelle en particulier n’est pas consentir automatiquement à toutes les autres.
  • Révocabilité : le consentement peut être retiré à n’importe quel moment.

Un acte sexuel sous contrainte, pression, manipulation, sans pleine possession de ses facultés mentales ou sous l’influence de substances qui altèrent le jugement constitue une violence sexuelle.

En couple, le consentement est d’autant plus important qu’on a tendance à supposer que les désirs et les besoins de l’autre sont déjà connus ou évidents (encore et toujours le devoir conjugal). Cette supposition peut entraîner des malentendus et des situations où les besoins de l’un des partenaires ne sont pas clairement exprimés ou respectés (coucou le viol conjugal qui n’a été officiellement reconnu comme un crime qu’en 1990 en France).

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La réalité derrière l’absence de désir chez la femme

Le désir féminin est profondément influencé par une combinaison de facteurs physiques, émotionnels et psychologiques (jackpot !). Il ne se limite pas à une simple réponse biologique mais est aussi façonné par l’état général de bien-être, la qualité des relations, et les expériences personnelles.

Ce désir peut varier selon les circonstances de la vie, et c’est pourquoi il est très important de savoir identifier les causes de la perte de libido pour pouvoir y remédier efficacement.

Les principales causes d’une baisse de désir

Évolution des besoins

Les besoins émotionnels et sexuels peuvent évoluer au fil du temps. Ce qui était autrefois excitant peut devenir moins stimulant (la routine et le sexe ne font pas toujours bon ménage). Cela ne veut pas nécessairement dire qu’il n’y a plus d’amour mais que les relations intimes manquent peut-être d’intérêt, de nouveauté ou de créativité.

Problèmes relationnels

Parfois, des tensions, des conflits non résolus ou tout simplement le manque de communication peuvent affecter l’intimité. L’absence de lien affectif peut réduire la motivation à s’engager dans des activités sexuelles et diminuer le plaisir ressenti. De la même façon qu’un manque de communication sur les besoins et les attentes de l’autre peut conduire à une insatisfaction sexuelle qui engendre une diminution du désir.

Santé mentale

Les femmes sont plus affectées par des facteurs comme le stress, la fatigue ou la dépression car elles portent majoritairement la charge mentale et domestique dans le couple (ce n’est pas parce que votre partenaire passe l’aspirateur de temps en temps qu’il fait sa part). Elles sont également plus souvent confrontées à des attentes sociétales élevées concernant leur rôle au sein de la famille et de leur carrière. Entre ces pressions et les traumatismes liés aux violences sexuelles qui touchent plus souvent les femmes, leur bien-être mental peut être considérablement impacté, diminuant ainsi leur libido et leur capacité à se sentir détendues et épanouies dans leur vie intime.

Fluctuations hormonales

Les fluctuations hormonales, bien que présentes chez tous les individus, ont souvent un impact plus marqué chez les femmes en raison des cycles naturels tels que le cycle menstruel, la grossesse, l’accouchement et la ménopause. Ces changements hormonaux peuvent influencer considérablement le désir sexuel, avec des périodes de libido accrue ou diminuée en fonction des phases du cycle menstruel ou des transitions hormonales majeures (contraception).

Conditions médicales

Tout ce qui peut affecter la santé générale des femmes peut avoir des répercussions sur leur libido (comme pour les hommes finalement). Par exemple, des affections telles que le le SOPK, l’endométriose ou la vulvodynie peuvent entraîner des douleurs qui affectent la libido. De plus, certains traitements médicaux peuvent avoir des effets secondaires qui diminuent le désir.

Plus de libido, que faire ?

L’absence de libido chez la femme n’est pas un problème en soi. On peut être tout à fait bien dans sa vie même durant des périodes de baisse de désir. Cependant, lorsqu’on est en couple et que l’on n’est plus sur la même longueur d’onde, ou lorsqu’on est célibataire et qu’on souhaite faire des rencontres, c’est tout à fait normal de vouloir chercher des solutions pour retrouver une sexualité plus harmonieuse (c’est même la raison principale qui m’a poussé à écrire cet article).

Sachez qu’augmenter la libido naturellement implique des changements dans plusieurs aspects de sa vie quotidienne afin de favoriser un environnement plus propice au désir sexuel et au bien-être général. Alimentation, exercice physique ou encore gestion du stress, il existe tout un tas d’astuces pour booster son désir et retrouver enfin une vie sexuelle épanouissante, que l’on soit seule ou en couple !

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